Fafi c’est le féminisme et le graffiti rassemblés dans un cocktail explosif. Avec ses Fafinettes, l’artiste française a su se faire un nom parmi les plus grands artistes urbains internationaux. Que ce soit sur papier, sur toile, sur les murs, sur des chaussures, ou même à la télé, Fafi a su développer son langage graphique sur tous les supports.

Fafi for Pow Wow SXSW in Austin, TX (2016) ©Jasper Wong

Colorées et joyeuses mais empreintes de force et de revendications féministes, ses œuvres mettent en avant la femme, celle qui est féroce et dévore la vie à pleines dents, celle dont les courbes et la sensualité ne peuvent que nous charmer.

Fafi for Urban Nation in Berlin (2016) ©Nika Kramer

Née à Toulouse, Fafi s’est lancée dans une carrière artistique en 1994 en explorant la féminité sous toutes ses coutures. Sortie d’un environnement très strict et encadré, l’artiste défie toutes les conventions du street art en usant les stéréotypes féminins avec ses Fafinettes – ses héroïnes aux formes généreuses – pour renforcer la force des femmes telles des créatures extraordinaires.

Fafi for Wynwood Walls at Art Basel, Miami (2015) ©Martha Cooper
Fafi in Paris (2014)

En venant à Paris, son style est tout de suite remarqué et elle enchaine les collaborations : de la peinture au design de jouets en trois dimension avec Sony en passant par les vêtements avec Colette, Adidas, et Chanel. Elle transpose également son univers en mouvement avec la réalisations de clips dans lesquels ses Fafinettes prennent vie : Lilly Allen, Kid Sister ou encore Azealia Banks dans « Atlantis ».

Fafi va même plus loin dans la déclinaison de son univers et de ses Fafinettes en leur consacrant une bande dessinée – The Carmine Vault – en 2012. Elle y présente l’histoire de Birtak, personnage à quatre pattes qui poursuit son rêve de devenir danseur étoile mais qui s’égare avec des Fafinettes aux mœurs légères.

 

©The Creators – Vice (https://creators.vice.com/en_us/article/5357e3/peering-inside-ithe-carmine-vaulti-qa-with-french-street-artist-fafi)

©Halopigg

Avec une carrière internationale qui la fait voyager partout dans le monde, Fafi peint ce qui l’inspire et ce qui lui fait envie, créé en espérant pousser d’autres femmes à créer.

« J’ai ce désir de transmission qui est nouveau, ça fait 2-3 ans que j’ai envie d’encourager les filles à créer. Avant, j’allais peindre toute seule, j’avais mes pinceaux et c’était très égocentrique. Maintenant, j’ai vraiment envie de partager un moment ensemble que d’être toute seule devant un mur. » Nous dit-elle dans cette vidéo sur la création de son œuvre liant graffiti et composition florale avec la participation de montréalaises pour le Festival MURAL en 2016.