Au fil des ans, le street art est devenu une façon de faire revivre certains quartiers, une façon pour les artistes de s’exprimer dans l’espace public, une façon pour les activistes de faire passer un message, une façon pour les marques de montrer leurs couleurs et plus. De Miami à Lisbonne, en passant par Melbourne, le monde est devenu un immense canevas à découvrir.

Le blog du Festival Mural, en collaboration avec Air Canada Affaires Plus, présente #TravelTuesday, une série de contenus sur les destinations street art incontournables, dans laquelle chaque article explorera la culture d’art public d’une ville.

 

Dans le monde de l’art et du design, Barcelone est souvent associée à des géants de l’art moderne comme Miró, Gaudí, Dalí et Picasso. Pourtant, quelques années seulement après l’explosion de la culture hip-hop dans le New York des années 1980, les Catalans étaient déjà passés maîtres dans l’art du graffiti. L’équipe du festival MURAL a donc profité d’un séjour de quelques jours dans la seconde plus grande ville d’Espagne pour explorer les quartiers centraux de El Raval, Barri Gòtic et Montjuic et tenter de démystifier la scène locale de l’art de rue.

El Pez, Jardin de les Tres Xemineies

 

Ce qui attire tout d’abord l’oeil du visiteur fraîchement arrivé de l’aéroport, c’est la profusion de petites interventions sur les équipements publics de la ville. Sur les boîtes postales, les équipements électriques ou les bouches d’aération du métro se retrouvent tags, collages et autres installations de céramique ou de métal. Mike Francos, de Barcelona StreetStyle Tours,  nous explique que vers la fin des années 1990, la ville de Barcelone a cédé à la pression des industries touristique et immobilière et emploie maintenant des équipes chargées de peindre tout graffiti non autorisé retrouvés sur les murs de la ville avec la couleur beige-jaune qui caractérise les vieux immeubles des quartiers centraux. Les installations de petite envergure sont donc une adaptation naturelle des street artists barcelonais aux contraintes locales.

 

Oeuvres de Me Lata, Bl2sa, Francisco de Pajaro et autres.


Barcelone comporte toutefois plusieurs espaces où la pratique du graffiti est permise et encouragée. Le Jardin des Trois Cheminées en est un excellent exemple: tous peuvent y peindre, la seule question étant de savoir combien de temps leur oeuvre survivra à la popularité de l’endroit.

Les Tres Xemeneies, parc d’art urbain légal.

 

Barcelone est donc peuplée d’artistes prolifiques et on rencontre souvent le travail des mêmes artistes lorsqu’on explore leur quartier: Konair,  Me Lata, El Pez, Francisco de Pajàro, 101, El Xhupet Negre, etc.

 

El Xupet Negre (30 ans de carrière) dans une friperie.

 

La profusion d’artistes et de soleil a rapidement aidé Barcelone à  définir son style particulier de graffiti. Le « Barcelona Style » est défini par des couleurs vibrantes et une attitude positive et se retrouve particulièrement dans les espaces de peinture légale ou près des trains.

 

Haut: Throw-ups colorés sur un train. Bas: El Pez, Kram&Eledu et Uriginal.

 

Finalement, des artistes de renommée internationale viennent souvent laisser leur trace à Barcelone. Avec un oeil averti, on peut trouver des travaux par des artistes aussi divers que MissMe (Montréal), Invader (Paris) ou du légendaire Keith Haring (New York), dont une murale énorme sur le SIDA décore les abords du Musée d’Art Contemporain depuis les années 1990.

Invader, El Raval

 

MissMe, La Boqueria

 

Keith Haring, El Raval

Photos & Texte par Julien Gagnon (@fuji_ju)