Complétant actuellement sa toute dernière murale aux coins de Marie-Anne et Saint-Laurent supportée par Aurora, Waxhead est l’un de nos muralistes cette année au Festival. Pour l’occasion, notre équipe est allée visiter le studio montréalais de l’artiste derrière les dizaines de murales de créatures fantaisistes qui se multiplient dans la ville.

Crédit photo : @fuji_ju

Peux-tu nous en dire plus sur ton parcours en tant qu’artiste?

J’ai grandi à Toronto, et puis, j’ai déménagé à Montréal où j’ai commencé à peindre davantage. La raison pour laquelle j’ai choisi de déménager à Montréal, c’est parce que j’ai beaucoup de bons amis ici qui aiment peindre et forment une communauté d’artistes incroyables.

Il y a tellement de bel art de rue et de graffitis dans cette ville. J’adore aussi le fait qu’il y beaucoup de personnes cools qui travaillent sur des projets créatifs. Je trouve que c’est un endroit très inspirant. Aussi, j’aime utiliser mon environnement et ce qui m’entoure dans mes œuvres, puis Montréal m’a vraiment aidé avec cela.

Tu as choisi de signer tes oeuvres “Waxhead”, est-ce que c’est important pour toi de rester anonyme?

Mon art n’est pas vraiment à propos de la personne derrière celui-ci. C’est plutôt à propos de l’art en tant que tel. Je ne me vois pas comme une partie essentielle de ça, mais plutôt comme le créateur. C’est pourquoi je ne me montre pas. Je suis seulement le créateur de ces créatures qui apparaissent un peu partout. Je penses que c’est agréable aussi de rester anonyme.

D’où est-ce que le nom “Waxhead” vient?

Au secondaire, je peignais beaucoup de personnages avec des têtes fondantes qui semblaient être faites de cire. Alors, mes amis m’ont donné ce nom basé sur les personnages que je peignais et je trouvais que ça sonnait bien et c’était le fun à écrire.

Tu es connu pour tes autocollants mettant en vedette de vieilles photographies d’antan sur lesquelles tu remplace les visages avec tes créatures spéciales. Comment cette idée t’est-elle venue? Quel est ton processus créatif quand tu produis ce type d’oeuvres?

Les vieilles photographies sont comme des passeports et les paysages que je peins sont le monde où ces personnes vivent avec leur propre culture. Je collectionne des antiquités depuis un petit bout et je vais souvent dans les marchés aux puces de Montréal et de d’autres endroits que je visite. Je commencé à peindre sur celles-ci pour leur donner une nouvelle vie, une nouvelle histoire.

Je fais plus de portraits ces jours-ci, mais je transforme aussi des images de scènes, d’architecture, de paysages, de maisons avec des yeux qui sortent de celles-ci et différentes choses comme ça. Si quelqu’un porte un costume intéressant sur la photo ou il a un décor particulier aux alentours, je la prend tout de suite et la transforme.

Tu es aussi connu pour tes personnages uniques, qu’est-ce qui a inspiré ces créatures?

J’aime utiliser des formes simples pour créer des visages et des créatures. J’aime aussi prendre des éléments comme des cercles pour faire des yeux et manipuler ceux-ci pour créer des expressions étranges à mes personnages. Maintenant, mon but est plus de changer la manière dont les gens regardent une vieille photographie ou une peinture. L’objectif est de voir ce qu’ils peuvent explorer et trouver plusieurs significations ou personnages dans celles-ci.

J’ai été beaucoup inspiré par l’Inde. Il y a beaucoup de liberté de peindre là-bas. La plus grande différence entre Montréal et l’Inde, c’est que les gens t’arrêtent là-bas pour te demander ce que tu peins. J’y ai été 3 fois et je vais probablement y retourner encore une fois cette année pour peindre et explorer davantage. J’apprécie vraiment travailler dans les écoles, peindre avec les enfants et les différentes communautés. C’est une expérience tellement enrichissante, parce que tout le monde peut en faire partie. Ça nous donne également l’occasion de communiquer, s’entraider et connecter avec des gens, tout en créant de l’art.

As-tu des projets sur lesquels tu travailles en ce moment et dont tu peux nous parler?

En ce moment, je travaille sur une ligne de chemises à motifs répétés personnalisées. Ces chemises sont faites de 100 % de coton avec des boutons à base de noix de coco et utilisant de l’encre naturelle. Je les vends sur Instagram pour l’instant et j’espère en faire davantage avec différents artistes dans le future. Il n’y a pas de nom pour cette ligne. Tout ce que je fais est sans nom. Vous pouvez vous en procurer pour 40 $.

J’ai entendu dire que tu avais fait une murale participative l’année dernière avec Sun Youth et que tu en as aussi fait une il y a quelques jours dans le cadre du Festival Mural 2018, comment s’est passé l’expérience et quels sont tes objectifs avec ce type d’activités?

Que les enfants et que tout le monde s’amusent. Qu’ils peignent et essaient quelque chose de nouveau. Élargir leur esprit un peu. Créer de l’art qu’ils voudront voir. Définitivement les inspirer.

Quand je peignais des murs en Inde, j’ai laissé un enfant m’aider. Le jour suivant, il est revenu avec un carnet à croquis rempli de dessins. Puis, il m’a montré un dessin en particulier qu’il aurait aimé peindre sur le mur. Le jour suivant, on a continué à peindre cet pièce. Les enfants sont génials, il faut juste ouvrir leur esprit un peu et leur donner les outils pour qu’ils soient capable de créer quelque chose et se transformer. J’espère que cet enfant aura l’occasion de continuer à faire plus de peintures pour sa communauté.

À Montréal, j’ai travaillé sur plusieurs projets avec Sun Youth, entre autres, où plusieurs artistes de rue se sont rassemblés et ont peint l’extérieur du bâtiment. Les gens étaient vraiment contents du résultat et les enfants qui vont là étaient heureux de pouvoir participer à ce projety.

Pour le Festival Mural, nous avons fait une peinture avec les enfants, en collaboration avec Sun Youth et TD Canada Trust. On a fait un remu-méninges ensemble, plusieurs brouillons, puis on a réaliser une murale. Ça a permi aux enfants d’apprendre de nouvelles techniques quant à l’utilisation de peinture aérosol et de pots de peinture traditionnels, tout faisant quelque chose de créatif.