Sur la couverture : Le Musée Urban Nation, figurant une oeuvre par Super A / Courtoisie de Urban Nation

Rédigé par Jaime Em.

 

Le Urban Nation Museum For Urban Contemporary Art a ouvert ses portes au public il y a seulement un peu plus d’un an et il semblerait que ce n’est que le début de leurs aventures. Durant un récent voyage dans la métropole allemande, notre équipe a eu la chance de visiter ce monument et admirer ses remarquables expositions.

 

Urban Nation cherche à célébrer le graffiti, autant que l’art de rue et l’art urbain en tant que mouvements artistiques contemporains cruciaux qui se sont réinventés de manière continue au cours des 50 dernières années. Opérant sous le slogan “Connect. Create. Care.”, le directeur d’Urban Nation, Yasha Young, a créé un véritable paradis pour les amateurs d’art urbain dans l’une des villes les plus fortement peintes à la canette dans le monde. Avec ses murs étant à la fois espace d’exposition et espace d’expression, le musée vise à fusionner l’institution à la rue, provoquant et encourageant ainsi les dialogues non-conventionnels entre l’artiste et le public.

Photos par Jaime Em.

 

Urban Nation accueille une impressionnante collection, à la fois par des individus dont le travail a été fondamental au mouvement d’art urbain, mais aussi par plusieurs artistes qui ont récemment fait leur entrée dans ce milieu. Des toiles aux sculptures, en passant par les photographies et les films, Urban Nation expose toutes les différentes formes que l’art urbain a prises depuis les premiers graffiti à base de lettrages, tout en continuant à célébrer les origines de cette subculture. Des travaux par 1UP, Faust, Pixote prouvent que malgré que l’art urbain ait pris différentes directions, le graffiti progresse toujours et ses artistes se mettent constamment afin d’atteindre de nouveaux sommets.

La seconde exposition principale de l’histoire du musée, “UN-DERSTAND THE POWER OF ART AS A SOCIAL ARCHITECT” qui a ouvert à la mi-septembre 2018, cherche à rappeler aux artistes et au public l’importance de l’art comme moyen de communication, pour comprendre l’humanité dans l’art et dans la vie, dans l’espoir de questionner la surconsommation qui affecte l’âge digital. L’exposition présente des oeuvres de plus d’une centaine d’artistes, incluant celles de DFace et Shepard Fairey.

Photos: Courtoisie de Urban Nation.

 

À la suite du lancement de leur seconde exposition, le musée a aussi lancé son programme de résidence pour artistes, grâce auquel l’entreprise accueillera 33 résidents par année, offrant ainsi aux artistes un lieu pour s’exprimer de manière créative dans le coeur de Berlin.

Aussi présenté entre les murs du musée, on retrouve la Librairie Martha Cooper. Nommée ainsi en l’honneur de la pionnière de la photographie d’art urbain, la librairie contient une grande partie de la collection personnelle de livres, publications et magazines de la photographe, en plus de contenir de nombreux artéfacts et souvenirs obtenus au cours de ses 30 ans de carrière. En même temps que l’ouverture de la seconde exposition, la librairie est également devenue publique et les visiteurs du musée sont maintenant invités à y entrer et consulter les collections.

D’ailleurs, Cooper s’est retrouvée une fois de plus à arpenter les rues de Berlin plus tôt cette année dans le cadre de l’un de ses plus récents projets, One Week With 1UP. Aux côtés du photographe Ninja K basé à Berlin, ils ont accompagné l’un des groupes d’artistes de graffeurs les plus reconnus de la métropole allemande durant une semaines d’escapades de création de graffiti.

Le musée lui-même est le produit d’une initiative artistique beaucoup plus large par Urban Nation, qui aspire, depuis 2013, à unir les communautés à travers “la connection de personnes avec leur ville en utilisant l’art extérieur et l’intégration de projets de quartier”. Cette année seulement, Urban Nation a collaboré avec Lollapalooza, mettant de l’avant une oeuvre de l’artiste montréalaise Sandra Chevrier, en plus de participer à l’exposition SCOPE à Art Basel.

Oeuvre par Sandra Chevrier pour Lollapalooza.

Oeuvre par Mia Florentine Weiss pour l’exposition Urban Nation x Scope durant Art Basel 2018 à Basel, en Suisse.