Roa

Roa

Fasciné par les animaux, Roa estime qu’ils « ont beaucoup plus à dire sur le monde que n’importe quelle autre créature», lors d’une interview pour le magazine FatCap. A chacun de ses voyages aux quatre coins du monde et sur tous les continents, il peint à la bombe aérosol des animaux locaux. Il couvre d’abord d’une peinture blanche la surface à peindre puis finit au marqueur les détails de la bête. Endormie, vivante ou morte. Son but étant de faire réfléchir le spectateur. Qu’il se fasse sa propre interprétation. « Que cela lui inspire de la créativité, qu’il s’engage en faveur de l’environnement ou qu’il jette juste un œil à ma peinture et je suis heureux », dit-il lors d’une interview pour le magazine contemporain Hi Fructose. D’autant que la symbolique des animaux varie d’un pays et d’une culture à l’autre. Roa invite donc le spectateur à s’interroger sur la place de l’homme et des animaux dans le monde actuel.

Sur le mur d’un musée ou dans une usine désaffectée en banlieue, Roa aime que se noue une interaction entre l’humain et la nature. Peindre des animaux est pour lui une manière de faire que la nature réintègre les lieux bétonnés. D’ailleurs, il se plait aussi à faire vivre son art dans des lieux désertiques, comme en Gambie ou au Cambodge, dans un village abandonné. En Afrique, ce qui touche davantage Roa c’est l’implication des populations locales. « Peindre en Afrique est une expérience unique et spéciale », dit-il. « C’est un engagement avec la communauté locale et un procédé de création très intense. »

Fils de l’American way of life

S’il garde mystérieuse son identité, et son visage toujours caché, on sait de Roa qu’il est né en 1975 et a grandi en Belgique dans les années 80. Dans un univers bercé par la culture américaine. Musique, films, graffitis et skates font partie de sa vie. Il écoute Public Enemy, est fan des Beastie Boys et de Jimi Hendrix et reste impressionné par le réalisateur David Lynch. Il apprécie la créativité de Picasso, le génie de Marcel Duchamp et les skateboards que Jim Phillips transforme en œuvre d’art. Plusieurs fois arrêté, à Londres ou Barcelone, Roa travaille aussi en collaboration avec les collectivités pour réaliser ses œuvres. Car, parfois celles-ci demandent quelques jours de travail. Roa vit désormais de son art en exposant ses œuvres dans de nombreuses galeries, à Berlin, Londres, Los Angeles ou Melbourne.

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